Quel isolant choisir pour les murs intérieurs de sa maison neuve ?
Faire construire sa maison neuve est l'occasion de concevoir un habitat à la fois esthétique et performant. Un ouvrage bien conçu et bien isolé est un investissement à long terme qui permet des économies d'énergie significatives et durables. Et les matériaux ne manquent pas sur le marché : laines minérales, polystyrène, isolants biosourcés, etc... Découvrez quel isolant choisir pour les murs intérieurs de votre maison.
SOMMAIRE
- Les différents types d'isolation murale
- Quel est le meilleur isolant pour un mur intérieur ?
- Quelle épaisseur est nécessaire pour isoler les murs périphériques ?
- Quelles sont les aides de l'État pour l'isolation de sa maison neuve ?
- Au final, quel isolant choisir ?
Les différents types d'isolation murale
L'isolation d'origine minérale
La laine de verre et la laine de roche sont les matériaux isolants les plus répandus en construction neuve en raison de leur très bon rapport performance/prix. Ces deux isolants sont relativement similaires en termes de performances et d'utilisation. En revanche, le coût de la laine de roche est supérieur à celui de la laine de verre car il n'existe qu'un fabricant en France pour ce produit.
Disponibles en rouleaux et en panneaux rigides, les laines minérales s'adaptent parfaitement à l'isolation des murs intérieurs d'une maison.
Attention cependant aux rouleaux intercalés dans les rails d'une contre-cloison : ils ont parfois tendance à se tasser avec le temps et à perdre en efficacité. La laine de roche, plus dense que la laine de verre, est moins sensible à ce phénomène.
Les isolants synthétiques
Le polystyrène expansé (EXP) et le polystyrène extrudé (XPS)
Les isolants à base de polystyrène expansé ou extrudé bénéficient d'excellentes performances thermiques. Ils sont légers, rigides et très facile à poser. Certains panneaux sont d'ailleurs disponibles sous forme de complexes intégrant directement une plaque de plâtre en surface. Leur bonne résistance mécanique est adaptée à une utilisation verticale pour l'isolation des murs.
Le polystyrène extrudé étant plus dense que l'expansé et insensible à l'eau, il est fréquemment employé pour l'isolation des murs par l'extérieur.
Côté inconvénients, les isolants synthétiques, fabriqués à partir de produits pétrochimiques, ont un bilan carbone très défavorable ! Ce sont donc de très bons isolants, mais très polluants. De plus, en cas d'incendie, les fumées dégagées par ces matériaux sont extrêmement toxiques.
Autre point négatif : en raison de leur composition peu respirante, les polystyrènes sont souvent de piètres isolants phoniques.
Polyuréthane
Tout comme les polystyrènes, le polyuréthane est produit à partir de matières plastiques. Très dense, il s'agit de l'un des isolants thermiques les plus performants, mais c'est également celui qui dispose du bilan carbone le plus défavorable. Il est aussi plus cher que les matériaux cités précédemment.
Le polyuréthane est parfois préféré pour l'isolation des murs en rénovation énergétique car il permet d’atteindre des performances thermiques très élevées pour une épaisseur réduite. Un avantage pour éviter de réduire la surface habitable.
Les matériaux d'isolation thermique biosourcés ou recyclés
La fibre de bois
Dans la catégorie des matériaux plus respectueux de l'environnement, les isolants à base de fibre de bois se démarquent et trouvent de plus en plus leur place sur les chantiers. Ils sont composés de résidus et copeaux de bois provenant des scieries. Leur bilan carbone est donc très positif car leur matière première est issue de la revalorisation d’un déchet qui est, en plus, renouvelable.
La fibre de bois est notamment très utilisée pour l'isolation des murs des maisons à ossature bois. Le choix de cet isolant végétal vient compléter une démarche de construction plus responsable et moins impactante pour l'environnement.
En termes de pouvoir isolant, les produits à base de fibres de bois bénéficient de la plus importante densité des matériaux dits naturels. Ils ont donc la capacité de décaler les transferts de chaleur sur une durée importante : un atout pour assurer un confort thermique optimal. Sous leur forme semi-rigide, ils sont considérés comme l'isolant végétal le plus performant thermiquement.
Le coton recyclé
Il existe des panneaux isolants produits à partir de coton recyclé. Il ne s'agit pas d'une solution naturelle mais elle est classée dans les produits plus respectueux de l'environnement car sa production est issue du recyclage et de la valorisation de textiles. Le coton provient soit de la collecte de vêtements en fin de vie, soit des déchets et chutes de l'industrie textile.
Les panneaux en coton recyclé sont employés pour leurs propriétés acoustiques plutôt que thermiques. C'est un matériau bien adapté pour l'isolation des cloisons de distribution intérieures.
Le chanvre
Le chanvre est utilisé dans la composition d'isolant végétal, faisant partie de la catégorie des isolants biosourcés (issus du vivant). Si la fibre de chanvre figure aujourd'hui parmi les isolants biosourcés les plus utilisés, c'est principalement grâce à sa polyvalence, sa culture locale et sa disponibilité sur le territoire français.
De nature fibreuse, l'isolant à base de chanvre est performant pour réduire les bruits environnants.
Le chanvre peut se présenter sous forme de rouleaux, de panneaux ou en vrac. Les panneaux rigides peuvent donc être employés dans l'isolation des murs, aussi bien par l'intérieur que par l'extérieur.
Si l'engouement pour les isolants biosourcés est grandissant d'année en année, il convient de rappeler que leur utilisation ne représente qu'une infime partie des chantiers de construction (ou de rénovation). Leur prix encore très élevé ne permet pas à tous les particuliers de sauter le pas, malgré leur volonté de tendre vers des constructions plus écoresponsables.
L'isolation thermique dans l'épaisseur du mur de la maison : isolation répartie
L'avantage de construire un bâtiment neuf est de pouvoir réfléchir à l'ensemble de ses composants de manière globale, dans le but d'atteindre un résultat le plus performant possible. Ici, le choix du matériau de construction de la maison peut influer sur les qualités isolantes du bâti et donc, sur la nature et l'épaisseur de l'isolation complémentaire à mettre en œuvre.
L'isolation des murs par l'intérieur ou par l'extérieur ne sont pas les seules possibilités. L’isolation répartie consiste à sélectionner des matériaux de construction isolants dans la composition de la structure de la maison.
Ce choix de conception n'est possible que dans le cas d'une construction neuve (ou d'une extension). Si votre budget vous le permet, le choix d'un système constructif isolant est donc vivement conseillé pour réduire les déperditions de chaleur d'une maison neuve. Voici plusieurs possibilités :
- le béton cellulaire ;
- la brique alvéolaire ;
- le bloc bi-matière ;
- le bloc monomur en pierre ponce ;
- le bloc de coffrage isolant (élément en polystyrène servant de coffrage au béton).
Quel est le meilleur isolant pour un mur intérieur ?
Le règlementation environnementale 2020 : RE 2020
Depuis le 1er janvier 2022, les maisons neuves doivent respecter la RE 2020 (règlementation environnementale qui remplace la RT 2012). Cette norme de la construction impose des performances énergétiques élevées pour les nouveaux bâtiments, mais ce n'est pas la seule exigence.
L'impact environnemental de l'ensemble de la construction est aussi étudié à travers l'analyse de son cycle de vie (ACV). L'isolation des murs (et de l'ensemble de l'habitation) influe sur les deux indicateurs suivants :
- Ic énergie : impact carbone lié aux consommations énergétiques de la maison lors de son exploitation ;
- Ic construction : impact carbone lié à la phase de travaux, y compris la production des matériaux de composition de la maison.
La RE 2020 encourage la préservation de l'environnement à la fois en recherchant les économies d'énergie lors de l'exploitation, mais aussi en favorisant les modes de fabrication écologiques.
Les caractéristiques mécaniques
La sélection d'un isolant pour les murs intérieurs d'un bâtiment neuf doit prendre en considération les contraintes liées à sa destination. Une utilisation murale implique une pose verticale de l'isolation.
Certains isolants de par leur nature, leur présentation et leurs performances ont des applications plus ou moins adaptées.
Les isolants minéraux présentés sous forme de rouleaux sont par exemple plutôt destinés à une pose horizontale sous rampants ou dans les combles. L'isolation des murs (verticale) doit bénéficier d'une bonne tenue mécanique et d'une densité suffisante pour ne pas se tasser avec les années.
En revanche, l'exigence de résistance mécanique n'est pas aussi élevée que pour une application au sol (sous chape ou sous étanchéité) car l'isolant mural n'a pas de charge particulière à supporter.
Les notions de conductivité et résistance thermique du matériau
La résistance thermique (R) et la conductivité thermique (lambda) sont les deux indicateurs de référence pour évaluer les performances d'un isolant. Ces deux notions sont liées et permettent de déterminer l'épaisseur à mettre en œuvre pour respecter les seuils de performance imposés par la réglementation.
La résistance thermique d’un matériau désigne sa capacité à résister à un flux de chaleur. Elle s'exprime en m².K/W (mètre carré Kelvin par Watt) et dépend de la conductivité thermique et de l'épaisseur de l'isolant. Plus le chiffre est élevé, meilleures sont les qualités isolantes du produit.
La conductivité thermique désigne, à l'inverse, la capacité à conduire un flux de chaleur. Ici, on recherche à obtenir la valeur la plus faible possible.
Prendre en compte le confort d'été
Bien isoler sa maison passe par la recherche d'un confort thermique intérieur en toute saison, y compris en été. Si vous vous situez dans une région aux étés très chauds, la recherche de densité et d'inertie est un critère important dans la sélection de l'isolation des murs.
L'inertie d'un matériau est sa capacité à emmagasiner un flux de chaleur et à le retransmettre avec un décalage dans le temps.
Une matière à l'inertie importante n'est pas nécessairement isolante. Par exemple, un mur en pierre bénéficie d'une forte inertie mais n'est pas isolant. Il résiste peu à un flux de chaleur, il met simplement plus de temps à le transmettre.
Cette propriété est très appréciée pour le confort d'été car la forte chaleur d'une après-midi ensoleillée ne sera « transmise » à l'intérieur de la maison que pendant la nuit : moment pendant lequel il est possible de ventiler naturellement la maison pour la rafraîchir.
Quelle épaisseur est nécessaire pour isoler les murs périphériques ?
L'épaisseur d'isolant à mettre en œuvre dépend de sa nature (plus particulièrement de sa conductivité thermique) et du type de paroi sur lequel il est appliqué. Pour réduire l’épaisseur et assurer une préservation de l'espace intérieur, il faut sélectionner un produit à la conductivité thermique la plus faible possible.
Par exemple, la résistance thermique (R) de 12 cm de laine de verre équivaut environ à celle de 8 cm de polyuréthane car la conductivité thermique du polyuréthane est plus faible.
De plus, la résistance thermique à atteindre n'est pas la même en fonction de la destination de la paroi à isoler : plancher, mur périphérique, toiture.
Bon à savoir : les « R » des couches successives de matériaux s'additionnent pour déterminer la résistance thermique d'une paroi complète. Si la structure de votre maison est déjà isolante, l'épaisseur à ajouter à l'intérieur (ou à l'extérieur) sera alors réduite.
Quelles sont les aides de l'État pour l'isolation de sa maison neuve ?
Si vous avez l'habitude d'entendre qu'il existe des aides de l'État pour isoler sa maison en faisant appel à un artisan RGE (certifié garant de l'environnement), sachez que ces dispositifs sont souvent réservés aux travaux de rénovation énergétique.
Les maisons neuves se trouvent dans l'obligation de respecter des seuils de performance déjà très exigeants. Or, les aides financières de l'État sont mises en place pour encourager les français à engager des travaux dans les logements considérés comme passoires thermiques et réduire leur facture de chauffage.
En revanche, il existe des aides financières pour la construction d'une maison neuve. N'hésitez pas à en consulter la liste pour savoir si vous êtes éligibles à ces dispositifs.
Au final, quel isolant choisir ?
Le meilleur isolant pour les murs intérieurs de votre maison ne correspond pas nécessairement au plus performant. Le choix dépend de plusieurs critères, dont voici un ordre de priorités à étudier :
- Faire une sélection des isolants qui vous permettent de respecter les seuils de performances imposés par la réglementation (ou par un label environnemental particulier) sans nécessiter une épaisseur trop conséquente ;
- Exclure éventuellement de la liste les matériaux à l'impact carbone trop défavorable au regard du calcul de la RE 2020 et/ou de vos exigences environnementales personnelles ;
- Exclure également les solutions qui ne vous permettent pas de respecter votre budget global de construction ou qui vous obligent à trop vous restreindre sur le choix d'autres équipements ;
- Prendre en compte votre besoin en inertie (décalage des transferts de chaleur) si votre maison est située dans une région très froide ou très chaude.
Lors du chiffrage de votre maison, n'hésitez pas à demander à votre constructeur de faire apparaître plusieurs choix en option afin de pouvoir évaluer l'impact du prix du l'isolation.
Enfin, si des doutes subsistent quant au choix du meilleur isolant pour les murs de votre maison neuve, pensez à demander conseil à votre constructeur ou à ses fournisseurs partenaires pour vous guider.