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Comment bien isoler sa maison neuve ?
Construire une maison neuve, c'est partir d'une feuille blanche pour son logement. Une occasion de créer un bâtiment parfaitement isolé et performant. Avec des enjeux environnementaux toujours plus présents, une règlementation qui évolue et des solutions techniques qui se multiplient, il n'est pas rare de se sentir rapidement perdu(e)s. Quelles sont les zones à isoler en priorité ? À quelles règles est soumis votre projet ? Faut-il se tourner vers l'isolation extérieure ou intérieure ? Kazimo vous explique comment bien isoler votre maison neuve.
SOMMAIRE
- Isolation d'une maison neuve : quelles règlementations suivre ?
- Comment isoler sa maison neuve contre le froid ?
- Comment isoler sa maison soi-même ?
- Isolation intérieure ou extérieure : quelle est la meilleure façon d'isoler une maison ?
Isolation d'une maison neuve : quelles règlementations suivre ?
La RE 2020 : nouvelle règlementation environnementale
Entrée en vigueur pour toutes les maisons individuelles neuves dont le permis de construire est déposé après le 1er janvier 2022, la RE 2020 impose des exigences de performances énergétiques très élevées. Pour les projets concernés, elle remplace la RT 2012.
Comme l'objectif de s'orienter vers des constructions passives, une isolation performante est indispensable. La prise en compte du confort intérieur en été est une nouveauté de cette règlementation. Introduite pour répondre aux changements climatiques, elle entend répondre efficacement aux épisodes de fortes chaleurs de plus en plus longs et fréquents (en limitant le recours systématique à la climatisation).
Les choix relatifs à l'isolation d'une maison individuelle impactent directement les indicateurs de performance suivants :
- Le Bbio : le besoin bioclimatique du bâtiment. Ce paramètre vise une meilleure efficacité énergétique de l'enveloppe (sans prendre en compte le mode de chauffage choisi). Il incite donc, entre autres, à une bonne inertie globale de la maison.
- La Cep : la consommation en énergie primaire du bâti. Cet indicateur est impacté par le rendement du mode de chauffage choisi, la performance de l'isolation et la qualité de l'étanchéité à l'air. L'objectif est de faire des économies d'énergie.
- Le DH : le degré heure d'inconfort en été. Les solutions choisies doivent permettre d'obtenir une inertie suffisante pour limiter les variations de température à l'intérieur. L'isolation par l'extérieur est par exemple une excellente option pour améliorer le confort d'été dans une maison.
- L'Ic construction : impact carbone du projet lié à la construction en elle-même. Le choix des matériaux est étudié pour limiter au maximum l'impact environnemental global de la maison. Les matériaux isolants biosourcés comme la fibre de bois ou la ouate de cellulose sont donc encouragés, d'autant que leurs performances sont parfaitement capables de répondre aux exigences demandées.
En règle générale, tous ces paramètres sont analysés par un bureau d'études dans le cadre d'une étude thermique. Les conclusions de ce rapport proposent des préconisations de matériaux et/ou les valeurs minimales des résistances thermiques à respecter pour chaque localisation (murs, toiture, parois vitrées).
Vous n'avez donc pas à choisir vous-même la nature et l'épaisseur de l'isolation à mettre en œuvre. Cependant, vous pouvez tout de même indiquer si vous avez des préférences en termes de respect de l'environnement ou de budget. Une solution vous sera proposée pour respecter les minimas de performance imposés.
Cette étude thermique (ou en tout cas ses conclusions) est à annexer à votre demande de permis de construire. Elle prouve que votre nouvelle construction respecte toutes les prescriptions de la règlementation environnementale en vigueur.
La RT 2012
Si le permis de construire de votre maison a été déposé avant l'année 2022, votre projet est soumis à la règlementation thermique 2012. Des exigences en termes de performances thermiques et d'étanchéité à l'air sont imposées, mais les seuils sont moins élevés qu'avec la RE 2020.
Les constructions respectant la RT 2012 restent peu énergivores car elles sont conçues sur le modèle des maisons basse consommation. Les notions de confort d'été et d'impact environnementale ne sont cependant pas prise en compte dans cette règlementation.
Comment isoler sa maison neuve contre le froid ?
Une bonne isolation en plafond et en toiture
La chaleur ayant tendance à monter, la première étape est d'isoler efficacement le toit pour éviter un maximum de déperditions thermiques. Une toiture mal isolée peut être responsable à elle seule d'un tiers des pertes de chaleur d'une maison.
Les méthodes de mise en œuvre diffèrent en fonction du type de toiture de votre habitation et de l'utilisation de vos combles.
- Les combles perdus : il s'agit de l'espace situé entre votre toiture et votre plafond. Les combles perdus sont ne sont pas considérés comme aménageables et ne comportent souvent aucun plancher praticable. La solution la plus répandue, la plus rapide et la plus économique pour isoler cet espace est la projection d'isolant dit « en vrac ». Il est également possible de dérouler une ou plusieurs couche(s) de laine de verre entre les éléments de la charpente.
- Les combles aménageables : destinés à accueillir une pièce de vie, ils bénéficient d'un plancher accessible. Les panneaux isolants doivent donc être installés directement sous les rampants de la toiture, puis masqués par un plafond en plaques de plâtre. Pour une facilité d'installation, l'isolation sous rampants se présente sous forme de panneaux rigides ou de rouleaux.
- Les toits terrasses : il s'agit des toitures plates qui peuvent être accessibles ou non. Quelle que soit sa fonction, le toit est formé par un plancher surmonté d'une isolation et d'un système d'étanchéité. Les panneaux isolants sont rigides et de haute densité pour résister à la compression des charges en toiture. Il est possible d'isoler un plancher par le bas et/ou par l'extérieur. Des solutions techniques existent pour intégrer des capacités isolantes au plancher lui-même : hourdis en polystyrène par exemple. Ils permettent de réduire l'épaisseur (et donc le coût) des panneaux isolants à ajouter en supplément.
L'isolant thermique des parois
L'isolation thermique des parois comprend le choix de l'isolant périphérique des murs, des parois vitrées (fenêtres) et des portes donnant sur l'extérieur. Les parois dites verticales représentent la seconde origine des déperditions thermiques d'une maison.
La technique la plus répandue et la plus économique en maison individuelle est l'isolation des murs par l'intérieur. Elle peut être posée à l'intérieur d'une ossature (métallique ou en bois) sous la forme de rouleaux de laine de verre ou de panneaux semi-rigides.
Il existe également des complexes rigides à coller directement sur le mur à isoler. Cette solution est plus rapide à mettre en œuvre mais le cheminement des réseaux (électricité, plomberie, prises) dans l'épaisseur de l'isolation est plus complexe. Il nécessite souvent de réaliser des découpes dans l'isolant : opération qui peut affecter les performances thermiques de l'ensemble.
Certains modes constructifs bénéficient d'une excellente inertie propre ou intégrent déjà une isolation. Ils permettent de se passer d'isolation intérieure ou d'en réduire significativement l'épaisseur. C'est notamment le cas du béton cellulaire ou de la brique alvéolaire type Monomur®.
Limiter les déperditions thermiques au sol
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, une partie de la chaleur de votre maison peut également s'échapper par le sol. C'est d'autant plus vrai pour les constructions de plain-pied dont la totalité de la surface est en contact avec le sol. La sensation de froid par le plancher peut même devenir extrêmement inconfortable en hiver.
Une isolation de la dalle du rez-de-chaussée optimise les performances d'un chauffage au sol en permettant à la chaleur produite de rester à l'intérieur de l'habitation.
La solution la plus courante est de procéder à une isolation sous chape. Un isolant rigide de haute densité est disposé sur la dalle du rez-de-chaussée avant le coulage de la chape. Cette technique est idéale pour réduire la sensation de « sol froid » à l'intérieur de la maison.
Il est également possible d'isoler un plancher par le bas. Les isolants de type polystyrène expansé (PSE), polystyrène extrudé (XPS)ou polyuréthane ont d'excellentes propriétés mécaniques leur permettant de résister à la compression.
L'isolation du garage : une pièce à ne pas négliger pour faire des économies
Il est vrai que le garage est une pièce non chauffée qui n'est pas destinée à accueillir d'espace de vie. Il peut donc sembler inutile d'isoler cet espace. Or, le garage est souvent accolé à la maison et c'est une zone glaciale en hiver et très chaude l'été. Isoler un minimum cette pièce réduit l'écart de température avec l'intérieur et limite vos besoins en chauffage.
Il n'est pas nécessaire de prévoir les mêmes prestations que dans vos pièces de vie étant donnée la fonction première d'un garage. Une faible épaisseur de laine de verre ou de laine de roche en périphérie et en toiture peut faire une grande différence. Autres équipements très efficaces : une porte de garage de qualité et une porte isolante entre votre garage et votre maison (s'il existe un accès).
Si vous avez un budget limité, vous pouvez uniquement prévoir de faire installer une porte isolante par votre constructeur. Vous pourrez envisagez une isolation plus complète dans un second temps, après votre emménagement.
L'étanchéité à l'air
Il est bon de rappeler que la plus performante des isolations ne peut garantir un niveau d'efficacité optimal qu'en présence d'une étanchéité à l'air suffisante. L'infiltration d'air dans une maison peut affecter de manière significative les performances énergétiques de votre bâti. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'un test de perméabilité à l'air est obligatoirement réalisé en fin de chantier. Il permet de s'assurer que la nouvelle construction respecte effectivement les exigences règlementaires imposées.
Les points sensibles les plus fréquemment constatés dans une maison sont les suivants :
- les points de jonction entre les éléments de structure (murs/planchers, murs extérieurs/refends intérieurs) ;
- les encadrements des menuiseries extérieures et parois vitrées ;
- les conduits de cheminée ;
- les emplacements des appareillages électriques (prises, interrupteurs).
Après la mise hors d'air de votre maison (pose des fenêtres et de la toiture) et avant les travaux d'isolation, il est indispensable de faire la « chasse au courants d'air ». Les professionnels présents sur votre chantier devront s'assurer de colmater toutes les fuites d'air constatées. Ces vérifications sont indispensables à l'obtention de votre certificat de conformité à la fin des travaux.
Est-il rentable d'isoler sa maison soi-même ?
Comment faire l'isolation soi-même avec la maison prête à finir ?
En fonction du niveau de finition choisi, votre constructeur peut vous livrer une maison inachevée.
L'option de la maison prête à finir offre la possibilité aux clients ayant des compétences techniques et/ou un budget limité de pouvoir réaliser un grand nombre de prestations eux-mêmes. Et parmi elles : l'isolation périphérique de la maison.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la possibilité de réduire les coûts en réalisant une partie des travaux, certains de nos constructeurs partenaires sont spécialisés dans ce type d'offre. N'hésitez pas à consulter leurs annonces en ligne.
Astuces, conseils et précautions à prendre
Attention, installer soi-même son isolation dans le cadre d'une construction neuve impose quelques précautions.
Tout d'abord, les travaux d'isolation étant à votre charge, vous ne pourrez pas bénéficier des garanties légales du CCMI sur ces prestations en cas de désordre ultérieur. Mieux vaut donc s'assurer d'une mise en œuvre dans les règles de l'art et de choisir des produits de qualité.
Il est également bon de rappeler qu'en tant que garant des travaux d'aménagement intérieurs, vous serez tenus responsables de la conclusion du test de perméabilité à l'air en fin de chantier. Un résultat non conforme ne pourrait être reproché à votre constructeur. Prenez donc toutes les précautions nécessaires lors de la pose des équipements électriques et soyez vigilants lors de la livraison du bâtiment hors d'eau et hors d'air. N'hésitez pas à signaler tout défaut d'étanchéité constaté.
Les aides de l'ADEME pour l'isolation : neuf ou rénovation ?
Les maisons neuves étant dans l'obligation derespecter des normesde plus en plus strictes en matière de performances énergétiques. C'est pourquoi les aides financières ou crédits d'impôts sont plutôtréservés à la rénovation énergétique des logements ayant plus de deux ans. Sauf exceptions (aides locales spécifiques), vous ne pourrez pas bénéficier d'aides financières pour isoler votre maison neuve, même si les professionnels choisis sont certifiés " reconnu garant de l'environnement " (artisans RGE).
En fonction de vos conditions de revenus, vous pourrez éventuellement bénéficier d'aides de l'état si vous envisagez des travaux complémentaires après votre emménagement.
Il existe en revanche de nombreuses aides financières pour la construction d'une maison neuve à usage de résidence principale (prêt à taux zéro, prêt action logement, avantages fiscaux…). Si vous êtes dans ce cas, n'hésitez pas à vous renseigner sur votre éligibilité aux différents dispositifs.
Isolation intérieure ou extérieure : quelle est la meilleure façon d'isoler une maison ?
L'isolation thermique extérieure : ITE
L'isolation par l'extérieure est réputée comme la solution la plus performante. Enveloppant quasiment entièrement votre maison, elle supprime effectivement une grande partie des points sensibles responsables des ponts thermiques (jonctions murs/plancher par exemple). Les déperditions de chaleur sont limitées, l'inertie du bâtiment est renforcée et les factures énergétiques sont réduites. C'est aussi le mode d'isolation le plus efficace pour améliorer le confort d'été. Autre avantage : l'IT n'implique aucune diminution de la surface habitable de la maison.
Dans le cas d'une rénovation, la mise en place d'une isolation extérieure est souvent écartée. Elle engage des travaux importants en façade (reprise de l'enduit de finition, déplacement des descentes de gouttières), modifie son aspect et oblige au dépôt d'une demande d'autorisation en mairie. Un logement neuf est en revanche la situation idéale pour envisager une isolation par l'extérieur car votre projet peut être conçu directement en intégrant ce paramètre.
Seuls points faibles de l'ITE : son coût relativement élevé et ses limites lorsqu'elle est posée sur des styles de maisons plus complexes (comportant des décrochés, des balcons ou des vérandas).
L'isolation intérieure
Bien que moins performante que l'ITE, l'isolation intérieure reste la solution la plus adoptée par les constructeurs en maison individuelle. Plus économique, les techniques de mise en œuvre sont largement maîtrisées par la majorité des professionnels de la construction. La diversité des matériaux proposés sur le marché répond parfaitement aux exigences de la RE 2020. L'installation d'isolation intérieure ne nécessite pas de travaux lourds en façade impliquant la pose d'échafaudages. Elle peut donc être assurée facilement par vos soins si vous le souhaitez.
Quelques points faibles à prendre en compte : la pose des fenêtres doit être correctement réalisée pour limiter les déperditions de chaleur et l'épaisseur de l'isolant impacte légèrement le volume habitable du logement une fois installé.
Si le choix de votre isolation vous semble être une étape complexe, pas de panique ! L'étude thermique obligatoire réalisée dans le cadre du dépôt de votre permis de construire vous communiquera les valeurs à respecter ainsi qu'une recommandation de solutions à mettre en œuvre. Votre constructeur peut également être de bon conseil, en particulier s'il est habitué aux constructions basse consommation.